« This is my past ... »

Mon enfance sordide

-Carl, va chercher ta sœur, elle doit être avec la fillette du voisin.

Je n’ai jamais eu le temps de prévenir ma sœur pour le souper et c’est aussi bien comme cela. Lorsque j’ai ouvert la porte de notre maison dans le New-Jersey, des hommes m’ont bousculé si violement que je suis tombé sur le sol. Je me souviens très parfaitement d’eux, peut-être parce que je leurs ressemble aujourd’hui. Sombre, visage fermé, arme à la main. Ils n’étaient pas venus prendre le thé. J’ai grandis dans une famille très pauvre. Si pauvre que je pouvait entendre ma mère pleurer et prier le soir. Nous étions très croyant. À chaque dimanche nous devions nous rendre à l’église. Je détestais cela, mais c’était certainement le seul jour ou je pouvais voir ma mère sourire. Puis tout a soudainement changé. Un soir, mon père est revenu à la maison avec des cadeaux pour ma sœur et moi. C’était la première fois que nous recevions quelque chose. Je n’ai pas compris à l’époque pourquoi ma mère ne souriait pas ; maintenant je sais. Je l’ai su lorsque ses hommes sont entrés chez nous. Ils se sont dirigés vers mes parents et ils ont agrippés ma mère avant de la projeter fortement sur le sol. Je me souviens que je me suis relevé pour aller la rejoindre. Ils ne s’occupaient déjà plus d’elle et discutaient avec mon père en le pointant de leur arme. Ma mère n’a pas perdu de temps, elle m’a prit par le bras et elle s’est dirigée rapidement vers le sous-sol de notre maison. C’est à partir de cet instant que mon esprit c’est embrouillé. Je ne me souviens pas de la suite des évènements, bien que j’ai tout vu. Un homme nous a vu et nous a rejoint. Il s’est moqué de la tentative vaine de ma mère puis lui a arraché ses vêtements. J’ai voulu me battre contre lui mais il m’a assommé et envoyé par terre. Malgré tout, j’étais assez conscient malheureusement pour assister au viol de ma mère ainsi qu’à son meurtre. Cet homme aurait dû me tuer, mais il ne l’a pas fait. Il a plutôt entreprit ce que ma mère voulait faire ; il m’a enfermé dans une pièce, une sorte d’abri contre les catastrophes, un truc très fermé. Il m’a jeté là. J’y suis resté deux jours, sans nourriture et sans lumière. Lorsqu’on m’a sortit de là mes parents étaient morts, j’ai été placé dans une famille d’accueil avec ma sœur quelques semaines plus tard. Si elle n’avait rien vu, moi je n’étais plus la même personne.

Le coté sombre de la folie

Plus je vieillissais, plus je me faisais absent dans ma nouvelle famille. Je devenais un sale voyou. Un gamin qui passait le plus clair de son temps dans les rues qu’à l’école. J’ai toutefois terminé mes études. J’ai toujours détesté les ignorants et les imbéciles. Bien que j’en sois un moi même, puisque la vengeance est stupide. J’étais embrouillé, je ne voulais qu’une seule chose, tuer, tuer ceux qui avaient détruit ma vie. J’aurais pu devenir quelqu’un de bien, prendre soin de ma sœur et faire une belle carrière. Mais personne n’a cherché à me remettre sur le droit chemin, et puis, aurais-je entendu ? J’avais dix-sept ans lorsque j’ai retrouvé l’assassin de mes parents et que je lui ai tiré une balle dans la tête. Dans le milieu du crime, j’avais droit à ma vengeance. Ils auraient du me tuer ce soir là. J’étais entré dans un tourbillon qui me dépassait, le meurtre, la colère. J’étais devenu officiellement un criminel. Les années on passées, en vieillissant j’ai été remarqué par un homme qui m’a proposé une liaison d’affaire. Nous sommes devenus associés et redoutables. Des tueurs à gage. Je ne me souciais plus de rien, surtout pas de savoir si ce que je faisais était identique à ce qu’on m’a fait. J’avais quelques principes. Je ne tuais que des hommes seuls. Au départ. Des erreurs ont été commises et j’ai parfois eu à tuer des gosses ou des femmes. Je ne suis pas moins un salaud qu’un autre.

Un changement, au féminin.

Un jour, j’ai rencontré une femme qui a chamboulé ma vie. Sara. Belle, intelligente, je croyais qu’elle était mon âme sœur. Quelques mois après notre rencontre je l’ai demandée en mariage. Avec elle, je voulais repartir à zéro, recommencer ma vie loin du crime. Je ne savais évidemment pas que le crime, c’était-t-elle. Je me suis fais avoir comme un débutant. Lors de notre lune de miel, elle m’a drogué. Je ne suis pas resté endormi bien longtemps, elle ne devait pas très bien connaître les bonnes doses. Lorsque je me suis réveillé, je l’ai trouvée, dans la cuisine avec mon arme à feu. S’apprêtant visiblement à venir me tuer. Surprise, elle m’a tirée dessus, m’envoyant par terre. J’étais faible, embrouillé, et elle venait de me tirer avec mon arme. Si il y a bien quelque chose d’humiliant pour un tueur, c’est de ce faire tuer avec sa propre arme. Elle s’est approchée de moi. Quelque chose avait changé dans son regard. Je n’y voyais plus ma femme… Je voyais uniquement une tueuse, une fille qui n’avait rien à perdre. Je lui ai demandé, pourquoi. Elle m’a expliqué qu’elle travaillait pour un tueur qui n’aime pas mon associé. Mais qu’il fallait m’éliminer moi, avant de l’atteindre lui. Elle m’a dit qu’elle ne m’a jamais aimé. Qu’elle se prostituait et que je n’avais rien remarquer. Que je n’étais qu’un sombre imbécile et qu’elle comptait me tuer. J’étais si embrouillé et perdu que j’en venais à croire qu’elle était également droguée. Ma réaction la fit rire et elle me tira dessus une nouvelle fois. Je devais me reprendre, sinon j’allais mourir ici, dans cette chambre d’hôtel. Elle s’est approchée de moi et rapidement j’en ai profité pour la frapper et l’envoyer sur le sol près de moi. Elle s’est alors mise à pleurnicher, me racontant qu’elle ne comprenait pas ce qui se passait. J’ai peut-être parfois l’air d’un imbécile, mais vous êtes loin du compte. Ce soir là, j’ai agit comme un ignorant. J’ai cru cette salope qui a bien failli m’envoyer en enfer. J’ai cru qu’elle était peut-être droguée, qu’elle agissait contre son gré, tout pour me convaincre que ce n’était pas celle que j’aimais tant qui était en train de me saigner comme un porc. Lorsque j’ai baissé ma garde, elle en a profité pour atteindre un bout de miroir qui s’est brisé lors de ma chute. Lorsque je l’ai prise contre moi, elle s’est mise à me lacérer violement le dos. Ce fut comme une décharge électrique. La première chose que j’ai eue en main fut une bouteille de champagne que nous avions vidé ensemble que j’ai abattit sur sa tête à plusieurs reprises. Jusqu’à ce qu’elle ne bouge plus du tout…

Retour à la case départ, sans passer go, sans réclamer deux-cent.

J’avais tué ma femme.
Je me suis retrouvé à l’hôpital durant des jours, puis j’ai repris mon boulot. Toutefois, ma vie n’est pas redevenue comme avant, j’étais amer. Je ne pouvais pas continuer ainsi. J’ai emménagé dans une autre ville, un petit quartier. C’était étrange pour moi de vivre ainsi, sans tuer, sans être une personne immorale. J’ai ensuite postulé pour un emploi de gardien de sécurité à Chicago. Un truc bien banal, avec ma carrure je n’ai pas eu trop de mal à me faire engager. Le genre de boulot où je suis souvent seul. Parfait pour moi quoi. Toutefois, mon passé m’a rapidement rattrapé. Je ne sais pas exactement encore ce qui s’est passé. Un homme a essayé de me tuer alors je lui ai troué la tête en premier. Il était hors de question que je fasse affaire avec les flics. Je me suis débrouillé pour me débarrasser de lui. Comme dans le bon vieux temps. Je me suis rendu compte d’une chose ; Je suis un tueur et je vais l’être toute ma vie. Qu’importe ma volonté de changer. Alors je me demande si cela vaut la peine de simplement essayer…