« This is my past ... »

Qu’allons-nous faire ? Telle est la question qui revenait sans cesse de cette jeune femme Karoline, ses cheveux blonds virevoltaient dans l'air, son regard perçant et ce sourire qu'aucun homme ne pouvait résister lorsqu'il la regardait, simplement lorsque leur regard descendait un peu plus bas, on pouvait alors remarquer le ventre arrondie de la jeune femme. Lors de ce genre d'évènement en tant normal, la joie pouvait se lire sur les visages simplement cela n'était pas le cas de Monsieur et Madame Jones, sur leur visage se lisait la tristesse, une expression indescriptible comme si Karoline n'avait jamais souhaité être dans cette situation, peut-être était-ce vrai ? Des bruits de pas se font alors entendre dans cet hôpital, dont l'odeur de citronnelle pouvait se sentir dans tout l'établissement, les cris de Karoline devenait de plus en plus fréquent, l'accouchement était alors sur le point de se faire. Quelques heures plus tard, quelques cris en plu et voici qu'une charmante tête blonde fait alors son apparition dans ce monde, Karoline regardait cet enfant et des larmes coulaient sur sa joue, ce n'était pas des larmes de joie loin de là. C'est une charmante petite fille, vous avez un prénom pour cette merveille ? Se fut les derniers mots de la sage-femme, alors que Karoline lança « Elyra », la jolie Elyra Maylie Jones faisait à présent partie de ce monde. Les mois passèrent, pour les deux parents, ils n'étaient pas prêts à avoir un enfant, ils aimaient trop leur vie d'avant pour se consacrer entièrement à ce bambin. Alors, une solution leur venait à l'esprit, néanmoins l'histoire qui suit n'est pas la plus rose que l'on peut connaître, simplement on vous laisse en compagnie du journal intime


•• Extrait du journal intime d'Elyra Maylie Jones
Je sais, j'ai attendu d'avoir 29 ans avant de vous ouvrir les pages de mon journal intime, d'ailleurs je ne l'avais pas écrit auparavant, mais il y a un début mieux vaut tard que jamais. Vous pensez certainement que derrière mon visage angélique se cache une vie des plus belles qu'il soit et bien détrompez-vous néanmoins je ne vais pas tout vous dire maintenant je vous laisse découvrir par vous-même ce que cache ma vie. Attention si vous lisez, je vous avais prévenu et surtout gardez-ça pour vous.

Il faut avoir le courage d’abandonner ses enfants ; leur sagesse n’est pas la nôtre –Jacques Chardonne-

«Parle-moi encore de ce jour Lally s'il te plaît, promis après je vais me coucher ». A cette époque, je n'avais que quelques années, j'étais haute comme trois pommes. Comme tous les soirs, je demandais à cette dame de me raconter mon arrivée dans cet endroit. Avant quoique ce soit, parlons de cet endroit, ces murs gris, cette odeur de cannelle qui errait dans chaque couloir de cet endroit, si fréquemment appelé un orphelinat et oui vous avez bien entendu je n'étais qu'une simple orpheline. Revenons à l'histoire de Lally, couché juste à ses côtés, je l'écoutais avec attention, je buvais toutes ses paroles et voici qu'elle se lance alors dans la narration de ma propre histoire, bien qu'elle ne soit nullement de ma famille je remarquais les larmes qui coulaient doucement le long de son visage, pourquoi pleurait-elle ? J'étais trop jeune pour comprendre les raisons de sa peine, en grandissant je me suis rendu compte que mon histoire l'a touché bien plus que je ne le pense et qu'elle ne souhaitait pas montrer ses faiblesses. « Il était une fois, par un beau matin d'hiver une jeune femme tenant son bébé dans les bras, marchait dans les rues de cette ville, le froid l'envahissait, ses doigts étaient engourdis, simplement le bambin qu'elle tenait fortement lui redonnait le sourire et elle oubliait alors ce mauvais temps. Les pas de la jeune femme se faisaient de plus en plus lent et son regard scrutait tout ce qui pouvait l'entourer, devant cette porte, elle jeta un dernier regard à cette charmante tête blonde avant de le poser doucement devant cet endroit, comme beaucoup de jeunes femmes l'ont fait avant elle. Quelques heures après, tes pleurs se font alors entendre, la porte de cet endroit s'ouvrent alors doucement, lorsque je pose alors les yeux sur le paquet de langes déposait j'ai alors croisé ton regard, je t'ai pris dans mes bras et ensemble nous sommes entrés à l'intérieur. Depuis tu es là et nous sommes là pour toi aussi ma chérie, mais il faut vraiment que tu dormes ma puce, bonne nuit ma belle » Dit-elle en refermant la porte du dortoir dans lequel je me trouvais. Bien entendu dans cette histoire, personne ne connaissait les détails exactes, ni même-moi, je n'avais que quelques mois quand cette dame me dépose devant la porte de cet orphelinat. Cependant, après quelques années je n'étais plus le beau petit poupon qui ne faisait que manger et dormir à longueur de journée, mes premiers pas sont arrivés, toujours en présence des assistantes sociales et je commençais à me prendre pour le roi du monde. J'étais une enfant hyperactive, il me fallait toujours bouger, je ne pouvais rester en place ne serait-ce que quelques minutes sans avoir cette impression que je vais exploser et casser tout ce qui se trouve en ma portée. Mais l'âge de raison est alors arrivé, 6 ans, qu'ils sont loin mes six ans, je me souviens tenant mon premier crayon et ne le lâchant plus. Je m'étais calmée et était devenue une enfant modèle, jamais quelqu'un n'a dû hausser le ton me concernant, ils n'avaient jamais de réflexion venant de l'école à mon sujet à mon plus grand bonheur. D'un côté j'aime apprendre, je voulais d'ailleurs en apprendre toujours plus chaque jour, je préférais rester dans ma chambre un crayon à la main plutôt que d'aller rire dans un parc non loin...
Vers 09 ans, ma vie prend alors une tournure différente, alors que je commence doucement à voir l'orphelinat comme une famille malgré les moqueries des enfants de l'école sur le fait qu'ils ont tous un père et une mère et que moi je n'avais rien de tout ça. Une dame est alors venue me chercher, qui était-elle ? Je me souviens que son visage paraissait tellement sévère, son regard tellement dur, elle allait devenir ma « mère ».

Et voici la période que ma famille adoptive redouté le plus, à présent j'appelle ça l'époque des prés pubères et oui je peux me permettre de me moquer j'ai fais partie moi-aussi de cette "tribu" à un moment de vie, heureusement pour moi cela est finie mais laissez-moi tout de même vous raconter...
J'étais une jeune fille exécrable, ces mots-là je les entendais bien trop souvent à mon goût malheureusement cela était tellement vrai. Les adultes parlaient de crise de l'adolescence, mais pour moi c'était une sorte de rébellion, de mutinerie que j'avais besoin. Il fallait que j'extériorise tout ce que je ressentais afin de pouvoir passer à une étape suivante, afin de pouvoir rentrer dans le monde des adultes, mais je n'en avais pas conscience de cela, que c'était une phase de la vie, je ressentais simplement le besoin de dire tout haut ce que je pensais, de me sentir mal dans ma peau, d'essayer de nouveaux styles que ce soit au niveau vestimentaires physiques, etc.,... Et oui imaginez-moi quelques instants en brune, cela vous fait rire et pourtant c'est bel et bien arrivé, ou même habillée en gothique, vous avez du mal à le croire pourtant c'est vrai. Évitons de remuer le couteau dans la plaie. Je me cherchais tellement de fois, j'ai goûté à toute sorte de choses et essayé pleins de nouvelles expériences, la plupart de mes premières fois ce sont faits durant mon adolescence et même si je ne suis pas très fière de ce que j'aurais pu faire durant ces années, cela ne m'empêche pas que si l'on me demandait de recommencer ces années, je le ferais sans la moindre hésitation et de la même façon sans changer quoique ce soit. Ces expériences m'avaient permis de me forger un caractère, certes je n'étais pas au final une grande rebelle dans l'âme mais j'avais réussi à me trouver. Qui suis-je réellement ? Je suis une jeune femme dont le premier mot d'ordre est la générosité, mais qui possède de nombreux défauts comme la timidité et l'envie quotidienne de se retrouver seule afin de pouvoir penser réfléchir sans que quiconque vient perturber ce moment de calme intense. Plus les années passent, plus je m'habituais à cette famille d'accueil. J'entreprenais des études de médecine, avec l'aide de ma famille, car oui elle l'était à présent même si je trouvais ma « mère » froide aux premiers abords, elle s'est révélée une mère exemplaire, une épaule sur laquelle se reposer. Mon diplôme d'état en poche, j'ai débarqué dans cette ville il y a quelques semaines....