« This is my past ... »

Dieu que je n’aime pas raconter ma vie. Certains réagiront en ayant pitié, d’autres éprouveront mépris et ressentiront un fort sentiment de supériorité face à ma situation. Bande de crétin, écoutez, prenez en note et taisez-vous, ma vie est comme elle est, vos ressentis par rapport à celle-ci n’y changeront rien.

I was born in the street

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Je suis né durant une nuit de septembre, il devait faire frais et ma mère arpentait les rues en quête de client et ce même enceinte de huit mois. Elle m’a vaguement raconté comment tout c’est déroulé cette nuit là. Alors qu’elle venait de se faire aborder par un éventuel client, un pervers à n’en pas douter, elle a ressenti les premières contractions, mais elle ne s’est pas laissé prendre par la douleur, elle a réalisé sa passe comme si de rien n’était. Elle s’est décidé à se rendre à l’hôpital lorsqu’elle ne pouvait plus marcher cinq mètres sans qu’une fulgurant douleur lui vrille le ventre, il était bien trop tard. D’autres prostitués l’ont emmené dans une ruelles sombre et l’on aidé à accoucher. Je suis donc né dans une odeur de sexe et de drogue, la vie me saluait avec des relents putrides, la morsure du froid et les cris affolés de ma mère qui voulait m’emmener au plus vite aux urgences.
Un habitué nous a conduit ma génitrice et moi devant le bâtiment des urgences et nous a abandonné, elle pleurant pour de l’aide et moi dans ses bras.

My Childhood is a bitch

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Mon enfance s’est déroulé dans les rues évidemment, ma mère continuait de faire le tapin et me laissait dans le taudis qui nous servait d’appartement. Seul, j’apprenais les choses de la vie à ma manière, autant dire que j’avais une vision erroné du monde. A à peine six ans j’avais déduis que le sexe se payait, que la poudre blanche fournissait du bonheur et que les coups étaient chose courante. Je n’allais pas encore à l’école à cette époque, je ne voyais que ce que je pouvais voir, mon environnement le plus proche.
Quand ma mère s’est enfin décidé à m’envoyer aux études, j’ai découvert un nouveau monde, l’école du quartier comptait beaucoup de gosses comme moi, mais on trouvait quelques gamins normaux qui présentait leur mode de vie à eux. Ils se moquaient de moi, j’étais maigrichon, timide et réservé, j’offrais une occasion parfait de se trouver un souffre-douleur pas trop récalcitrant. Ca n’a pas duré longtemps.
En entrant dans ma dixième année j’ai commencé à ne plus me laisser faire, je distribuais les coups gratuitement, j’étais devenu la brute de la cour de récré, on me respectait, on me craignait et j’étais enfin tranquille. C’est à cet âge là que j’ai fumé ma première clope, ce sont les grands avec qui je trainais qui me l’ont mis au bec. Précoce hein ?
Je vivais notre misère de manière presque optimiste, à quatorze j’arpentais les rues, dégradais du matériel, effrayais les passants. Le collège n’était pour moi qu’une vaste mascarade. Je détestais ma mère, chaque jour que dieu faisait je l’insultait, je l’ai même frappé une ou deux fois dans des excès de colère. Elle était marbré de coup, son mac la tabassait régulièrement et malgré toute la rancœur que j’éprouvais pour elle je la soignais lorsqu’elle rentrait au petit matin. Mon enfance n’a pas été une partie de plaisir et pourtant ça a pu empiré.

Love broke me

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A seize ans j’ai arrêté l’école, j’ai tout plaqué pour arpenter les rues à longueur de journée, observer les dealers, terroriser les mémés. Ma mère s’est fait arrêter la veille de mon anniversaire, pour tapinage et possession de stupéfiants, elle a directement envoyé en prison, je l’ai pas revu depuis. Lorsque je me suis retrouvé seul il a fallu que je commence à bosser, j’ai enchainé les petits boulots au noir, des trucs illégaux la plupart du temps. Et puis alors qu’un des revendeurs du coin m’avais demandé de tenir sa place un soir, j’ai rencontré la fille que je n’aurais jamais du rencontrer. Elle était venu cherche de la came pour ses amis, une bourgeoise de la banlieue huppée, une fille chic, belle à en crever. Je me souviens de son regard céruléen, de son sourire en coin, je suis tombée amoureux trop vite. Elle venait souvent chercher un peu de cocaïne alors qu’étrangement elle n’en consommait pas. Un jeu s’est installé entre nous, elle venait vivre le frisson de l’interdit avec moi, je me souviens de mes mains sur son corps, de nos éclat de rire. C’était la période la plus heureuse de ma vie. Et puis elle a fini par se lasser et un jour elle a arrêté de venir. Ca m’a détruit. J’ai commencé à consommer de la drogue à cette période, noyant mon chagrin dans toutes les substances que je trouvais, je buvais comme un trou, cherchais la bagarre a tout instant. Elle a fait de moi ce que je suis aujourd’hui.

Today I'm just in Ruin

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Aujourd’hui, je continue la drogue, j’ai freiné sur l’alcool, mais je ne me nourris que de poudre blanche et d’étreintes charnelle. Je vis toujours dans l’appartement où ma mère m’a élevé, j’accepte de tabasser de jeune bourgeois pour quelques centaines de dollar, je fais le sale boulot pour pouvoir me payer ma dose. Je suis accro aux vertiges qu’elles me font vivre, cocaïne et héroîne, j’ai trouvé ma place dans les bras des opiacées. Je dépends d’elles, je tuerais pour elles, pour connaitre une fois encore la douce absence qu’elle procure.