« This is my past ... »

Nous avons tous une histoire. Chacune d'entre elles sont différentes
car aucune personne n'est pareille à une autre. Mon histoire n'est
pas romantique ou amusante. Mon histoire n'est pas normale pour la
plupart des gens. Ma vie débuta un 14 février lorsque je pointais le
bout de mon nez dehors. Un bébé de l'amour, un bébé de Saint-
valentin! Ça commence plutôt bien vous vous dites hein? Eh bien non.
Neuf mois plus tôt, ma mère a appris qu'elle était enceinte. Elle
qui n'a jamais désirer avoir un enfant parce que c'était trop
capricieux et qu'elle l'était déjà assez pour deux, elle avait
décidé de ne pas en avoir. Malheureusement, elle tomba tout de même
enceinte mais pas de mon père. Mes deux parents étaient toujours
saouls, se trompaient et se disputaient couramment. Alors ma mère tomba
enceinte d'un des hommes qui avait entré pour une simple nuit dans son
lit. Évidement, mon père l'apprit mais me traita comme sa fille...du
moins les premières années. Mes premières années étaient
relativement normales pour une gamine de mon âge... C'est seulement
vers l'âge de huit ans que les choses se compliquèrent. Mon père
n'était pas rentré de toute la semaine, nous étions vendredi. Ma
mère fumait cigarettes après cigarette sur la table de la cuisine ne
levant même pas un petit doigt pour saluer son époux. L'heure du
coucher arriva et d'habitude j'y allais toute seule puisqu'ils ne se
préoccupaient pas vraiment de ce qui m'arrivait durant la nuit. Mais
ce soir là, mon père me suivit en me tenant par les épaules. Il
était un peu ivre mais il avait encore conscience de ses gestes. Il me
fit assoir sur mon lit et me déshabilla lentement en enlevant en
dernier ma petite culotte. Il m'enfila ensuite ma petite robe de nuit
et plaça derrière moi en contournant le lit. Il me fit s'allonger sur
le côté, lorsque j'entendis sa fermeture éclair s'ouvrir
brusquement. Je n'osais pas me retourner de peur qu'il se fâche,
lorsque soudainement je sentis une chose dur qui me pénétrait. Je
poussais un cri, puis deux à chaque va et vient que mon père faisait.
Après une longue heure il se retira enfin en claquant ma porte
derrière lui. Je me recroquevillais en boule dans mon lit en espérant
qu'il ne revienne jamais. Je ne savais pas encore que cela arriverait
encore à tous les mois. Les choses devinrent plus difficiles pour moi
à l'école. Je ne comprenais pas très bien et les autres enfants ne
me traitaient pas très bien également. À l'âge de mes douze ans, un
14 février, je fis une tentative de suicide en m'ouvrant les veines.
C'est ma mère qui me trouva et qui m'amena à l'hôpital. Elle m'avait
dit avec un soupçon de déception dans la voix: Tu aurais dû être
morte. Je ne sais pas comment ni pourquoi mais c'est à partir de ce
moment là que j'ai décidé de ne plus avoir peur et de faire ce qui
me tentait. C'est alors que je commençais à voler premièrement des
petites choses dans des dépanneurs pour finalement finir dans les plus
grands magasins où je ne me faisais que très rarement attraper parce
que j'étais vraiment douée. Ensuite vers l'âge de 14-15 ans,
l'école était carrément le dernier de mes soucis et mes camarades de
classes ne cessaient de me prendre comme souffre douleurs! Y'en avait
vraiment marre. Donc un soir après l'école, une petite gang de filles
populaires vinrent pour m'achaler. Je les repoussai d'abord
brutalement pour qu'elles comprennent. Mais non! Alors je m'arrêtais
et attrapa la chevelure noir la fit tournoyer un moment avant de la
lâcher pour la laisser se râper les genoux sur les sols rugueux. Je
lui lançais un dernier regard en me rendant compte qu'elle avait peur
et que ses amies aussi. Je me rendis compte que je pouvais inspirer de
la peur chez tous ceux qui m'avait un jour intimidé d'une quelconque
manière. Je ne comptais même plus les batailles dans les salles de
bains, dans les couloirs ou durant les récréations. Je ne comptais
plus aussi les examens coulés, ni les visites courantes chez le
directeur. À seize ans je lâchais l'école, enfin. Je passais donc
beaucoup plus de temps dans la rue ou dans ma maison. Un jour que je
rentrais un petit peu droguée, mon père était assis à la table avec
un de ses collègues. En me voyant entré il sembla avoir une
révélation. Ce n'était pas un collègue, c'était de toute
évidence son dealer qui voulait récupérer son fric. Mon père
m'offrit donc à cet homme puisqu'il n'avait pas d'argent. Je n'avais
pas mon mot à dire apparemment. Mon père regarda tout ce qu'il me fit
comme si sa lui procurait un certain plaisir. J'étais dégoutée.
Plus je passais de temps ici plus j'avais envie de partir. Avec maman
je faisais ma capricieuse nous étions sans arrêt en train de nous
engueuler pour un oui ou pour un non. Un jour que je rentrais, les
serrures étaient changées et mes valises étaient sur le pas de la
porte. Le message était assez clair. J'avais 17 ans. Je pris donc mes
sacs et alla dans les rues de Chicago. Je passai ma première nuit
dehors et ainsi de suite puisque je n'avais pas d'argent. J'entrais
dans des bars pas nets et un jour je tombais sur un de strip-
teaseuse. Le mec savait pertinemment que je n'étais pas majeur mais
j'avais l'air plus vieille que mon âge. Il me proposa un poste de
strip et j'acceptai parce qu'au point où j'en étais je n'avais plus
vraiment le choix. En faisant cela j'avais au moins un endroit à
squatter. Et en plus je ne voulais absolument pas devenir une
prostituée qui fait le trottoir. M'étant fait violer plus d'une fois
je préférais mourir que de vendre mon corps. Je me considère comme
encore vierge. Alors jusqu'à l'âge de 20 ans je travaillais dans ce
bar minable mais qui me donnait de l'argent pour ma drogue pour lequel
je devenais de plus en plus accro. Un jour un homme me découvrit dans
le bar et m'entendit à la fin de mon show pour me proposer un emploi
dans son club à lui. Il me payait beaucoup plus et son club était
plus connu... Même si cela restait un club de strip. J'acceptai donc
son offre. Mon patron n'aime pas que je me drogue, je ne suis pas
capable et je ne veux pas. Alors j'ai appris avec les années à
camoufler un peu mon état. Aujourd'hui à 22 ans: je n'ai plus de
famille, pas vraiment de meilleures amies, je suis une droguée
endurcie, je suis célibataire et totalement fauchée. Certaines
personnes pourraient se dire que leur vie est minable. Oui, elle l'est
ma vie. Mais je me sens heureuse dans cette vie là. J'ai toujours su
de toute manière que je n'étais pas destiné à être normale comme
tout le monde. Je n’ai jamais été surréaliste en disant que je vivrais
dans un palace plus tard. Le plus important c'est que je me sors
toujours de mes emmerdes d'une quelconque manière et que la vie
continue. Ma vie continue...