« This is my past ... »

« Eh M'dame! Elle est belle votre petite crevette, elle a des yeux magnifiques. Si j'avais une fille comme elle, à votre place je ferai bien attention, qu'elle reste pure. » À l'époque, je n'avais pas entendu ces mots, mais ma mère me les a relatés plus tard, juste avant de... Enfin commençons par le début, il ne faut pas sauter les étapes.
Je suis née un premier juillet, il y a vingt-cinq ans à Chicago, aux Etats-Unis. Il faisait chaud, cela n'étonnera personne, mais un gros orage se faisait attendre, pourtant c'est dans un hélicotpère que je fis ma première apparition. Mes parents avaient de l'argent, et c'est en cette nuit de juillet qu'ils avaient décidé que de prendre l'hélicoptère pour aller à l’hôpital serait vraiment plus facile que de s'embêter en prenant une voiture comme tout le monde. Grave erreur, je n'aime pas me faire attendre et mon arrivée devait être à la hauteur de mes intentions futures, c'est donc dans cet hélicoptère que je naquis. J'étais un joli petit bébé. Ma peau était blanche, mes lèvres roses et mes yeux bleus comme le ciel. Je ne crois pas que mes parents ont hésité longtemps sur mon prénom, même si Blanche-Neige aurait été une alternative plus que convenable, ils décidèrent de m'appeler Calliope. C'était un joli prénom et ça l'est encore, mais sachez que peu de personnes m'ont appelée comme cela depuis la dernière fois que mon père a eu l'occasion de se fâcher contre moi. Je n'ai pas compris l'utilité d'avoir un prénom entier et que mes proches m’appellent juste « Calli ». Mais ça me suffit, je ne suis pas difficile non plus.
Passons, ce n'est qu'un détail inutile à l'aboutissement de mon histoire. Je commençai donc une vie passionnante dans une famille aisée qui me fournissait tout ce dont j'avais besoin. J'allais dans la plus grande école, fréquentais les plus beaux quartiers, avait les vêtements les plus beaux et pouvait faire tout ce que je voulais. Mais tous ces objets acquis avec de l'argent qui me semblait sale ne me satisfaisaient pas, je voulais plus, je voulais des choses qui n'étaient pas achetables. Mes parents me prenaient pour la plus belle et la plus gentille des petites filles, mais ce n'était pas le cas. Je commençais par voler un petit pain, puis tout allait de plus en plus vite, l'excitation montait de savoir qu'au fond ce n'était pas légal. Plus le temps avançait et plus la solitude et le vide que l'argent créait chez moi s'agrandissait. Mes parents devaient s'occuper de leur travail, ils étaient importants, connus de tous et aimés. Je n'était que la petite fille de ces grands gens, une erreur. On dit que l'alcool soigne, c'est peut-être vrai après tout, car à l'âge de seize ans je commençais à apprécier ces choses. J'ai même connu un homme à cette époque, j'étais jeune, mais il m'a appris les bienfaits de la drogue et de l'alcool ensemble, mais surtout ceux du sexe. Je ne sais pas ce que cet homme est devenu, mais si vous le croisez, j'aimerai le remercier pour ça. Bref, tout allait bien, jusqu'au jour où je fus prise la main dans le sac. Comment s'expliquer quand on essaye directement de voler le porte-monnaie d'un policier? J'avais fait bien trop fort et c'est en ouvrant la porte et me voyant, presque rayonnante d'avoir commis cette fraude, que mes parents réalisèrent que je n'étais pas celle qu'ils pensaient, je n'étais pas du même sang, j'étais une erreur. Depuis ce jour, je n'ai plus jamais eu aucune considération de la part de mes parents. Cela ne m'aurai en aucun cas dérangée si le climat n'avait pas été si hostile pendant toutes ces années.
Deux ans, c'est ce que j'ai supporté avant d'abandonner cette quête d'être quand même la fille de mes parents. J'avais dix-huit ans quand, durant la nuit, je pris le pistolet de mon père et abatis ces deux pauvres personnes. J'avais mis des gants et j'étais bonne actrice, je fis croire à un suicide, tout le monde y cru, j'avais été prise une fois en train de voler, mais personne ne savait de quoi j'étais vraiment capable, je n'avais pas d'amies, je n'aimais pas les filles et trouvait que les hommes ne servaient qu'à se faire plaisir.
Ne me dites pas que vous êtes dégoûtés par ce que j'étais dans le passé, dans mon enfance, car je suis toujours la même, en plus professionnelle. Je tue pour m'amuser, je tue pour tuer et je tue pour les autres. Cette activité n'est pas ma plus grande, mais j'assure ma protection. Sinon, ces temps j'aime voler les portes-monnaie. Saviez-vous à quel point les gens sont cons? Ils ne savent pas tenir un sac ou sentir leur argent s'envoler alors qu'il est dans leur poche... Si j'étais eux, je ferai attention, parce que je manque toujours de quelque chose...